Provenances

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View full screen - View 1 of Lot 8. Pendentif hei tiki, Maori, Nouvelle-Zélande | Maori Hei tiki Neck Pendant, New-Zeland.

Collection Marc de Monbrison - Vision d'Océanie

Pendentif hei tiki, Maori, Nouvelle-Zélande | Maori Hei tiki Neck Pendant, New-Zeland

Lot Closed

July 11, 12:08 PM GMT

Estimate

15,000 - 20,000 EUR

Lot Details

Description

Pendentif hei tiki, Maori, Nouvelle-Zélande


Haut. 12 cm ; 4 ¹¹⁄₁₆ in


Maori Hei tiki Neck Pendant, New-Zeland

Sotheby's, Londres, Indian, Tibetan and Nepalese Sculptures, African, Oceanic, Pre-Columbian and Pacific North-West Coast Art, 2 décembre 1968, n° 119

Herbert Baker, Chicago

Collection Raymond (1920-2010) et Laura (1915-2003) Wielgus, Tuscon / Chicago, USA

Collection Freddy Rollin (1919-2001), Bruxelles / New York

Sotheby's, New York, Important Tribal Art, 2 décembre 1983, n° 52

Collection Marc de Monbrison (1942-1985), Paris

Transmis par descendance

Le jade est aux Maoris ce que l’or était aux Incas. Désigné sous le terme de pounamu, le jade maori regroupe en réalité plusieurs variétés de pierres, qui se trouvent à l’état naturel dans plusieurs gisements sur l’Île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Apprécié pour sa couleur, sa sonorité et sa matière, le jade est la matière privilégiée pour la réalisation de bijoux précieux et objets d’apparat chez les Maoris, tels que parures et ornements d’oreilles, lames de haches rituelles, et surtout des pendentifs anthropomorphes désignés sous le terme de hei tiki.

 

Emblématique de l’art Maori, les hei tiki condensent le savoir-faire des sculpteurs de jade, les croyances et l’organisation sociale hiérarchisée des habitants de Nouvelle-Zélande. Considérés comme de véritables trésors, ceux-ci sont sculptés et habillement polis dans les meilleurs fragments de pounamu, trouvés dans les lits des cours d’eau et jusque sur les littoraux de l’île. Le soin apporté à leur conception témoigne de leur pouvoir symbolique et de leur importance lignagère. Photographiés dès le XIXe siècle au cou de dignitaires Maoris[1], les hei tiki se transmettent de génération en génération, se chargeant en mana[2] à chaque transmission. La figure du tiki est par ailleurs imprégné de la force surnaturelle de l’être originel, ce héros mythologique célébré dans plusieurs îles de Polynésie[3].

 

Le pendentif hei tiki de la Collection Marc de Monbrison se distingue par les nuances de sa pierre pounamu d’un vert clair laiteux aux reflets argentés. Cette pierre est à rapprocher de la variété inanga - du nom d’un poisson argenté des rivières[4]. Cette variété moins courante est présente dans la plupart des gisements et est très recherchée par les Maoris. Les qualités esthétiques de l’inanga se dévoilent ici sans concession : une pierre laiteuse aux reflets gris-vert variant selon l’exposition et la direction de la lumière. Pour un hei tiki de matière comparable voir l’exemplaire conservé au British Museum (inv. Oc 1854,1229.12).

D’un matériau précieux qui traverse les âges, le hei tiki porte en lui toute la force symbolique (mana) de ses précédents propriétaires, et se mue ainsi en un talisman protecteur pour qui le possède. Symbole de richesse, il est l’apanage des dignitaires Maori et, à l’image de l’exemplaire de la Collection Marc de Monbrison, illustre le talent des anciens sculpteurs, qui par la force de leurs d’outils transforment le pounamu en une image intemporelle porteuse des traditions Maoris.


[1] Samuel Carnell, Maori woman from Hawkes Bay district, (photographie), inv. 1/4-022188-G, Alexander Turnbull Library, Wellington, New Zealand.

[2] Le mana est une énergie surnaturelle qui se transmet et influence les actions des hommes.

[3] Hiquily et Vieille-Ramseyer, Tiki, 2017 : p. 16.

[4] Austin, La Pierre sacrée des Maori, 2017 : p. 62.