De la précieuse bibliothèque Jorge Ortiz Linares

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View full screen - View 1 of Lot 54.  Lettres persanes. 1721. 2 t. en 1 vol. in-12. Rare éd° or. en vélin de l'époque. Ex. De Backer, de l'éd° A.

Montesquieu, Charles de Secondat, baron de

Lettres persanes. 1721. 2 t. en 1 vol. in-12. Rare éd° or. en vélin de l'époque. Ex. De Backer, de l'éd° A

Auction Closed

December 14, 05:51 PM GMT

Estimate

20,000 - 30,000 EUR

Lot Details

Description

Montesquieu, Charles de Secondat, baron de

Lettres persanes

Cologne, [Amsterdam], Chez Pierre Marteau, [Susanne de Caux], 1721


L’ÉDITION ORIGINALE DES LETTRES PERSANES RELIÉ EN VÉLIN DE L’ÉPOQUE.


BEL EXEMPLAIRE DE L’ÉDITION “A”, CELUI D'HECTOR DE BACKER, CITÉ PAR TCHEMERZINE.


LA LETTRE LXXV PRÉSENTE LE CÉLÈBRE JUGEMENT DE MONTESQUIEU SUR DON QUICHOTTE : “LE SEUL DE LEUR LIVRE QUI SOIT BON, EST CELUI QUI A FAIT VOIR LE RIDICULE DE TOUS LES AUTRES” (T. II, P. 22).


ÉDITION ORIGINALE, appelée édition “A”, de mai 1721, sans les cartons ni au tome 1 ni au tome 2. Aucun manuscrit n’est connu


2 tomes reliés en un volume in-12 (131 x 80 mm.). Titres imprimés en rouge et noir, celui du premier volume avec un fleuron à rinceaux, celui du second avec des angelots

ÉTAT : l’édition A comporte cent cinquante lettres, l’édition B en comporte treize de moins

COLLATION : (vol. 1) : titre, 311 pp., soit : π1 A-N12 ; (vol. 2) : titre, 347 pp., soit : π1 A-O12 P6

RELIURE HOLLANDAISE DE L’ÉPOQUE. Vélin ivoire rigide, nerfs apparents, titre au dos

PROVENANCE : cote “123” manuscrite d’époque, à l’encre brune, en queue de dos — Hector de Backer (1843-1925 ; sa vente : Paris, 1926, n° 1121, 6020 francs) — Pierre Berès


“UNE DES MUTATIONS LES PLUS SIGNIFICATIVES DE LA PENSÉE OCCIDENTALE” SELON PAUL VALÉRY.


Charles-Louis de Secondat de La Brède, baron de Montesquieu (1689-1755) publie ses Lettres persanes en mai 1721. Les critiques sévères formulées par l’auteur envers le pouvoir royal l’avait conduit à imprimer son œuvre clandestinement en Hollande : "pour être sûr que le secret fût bien gardé et que l'impression fût bien faite, Montesquieu confia son manuscrit à son secrétaire qu'il envoya à Amsterdam. Celui-ci y séjourna jusqu'à la fin de sa mission, qu'il couronna en mettant sur la première page du livre un nom de libraire supposé et un lieu d'impression inexact" (L. Vian, Histoire de Montesquieu). Cet imprimeur supposé n’était autre que Susanne de Caux, elle-même veuve d’un autre imprimeur, Jacques Desbordes (1667-1718). Bien que l’auteur ait été absent d’Amsterdam, l’édition “A” de Pierre Marteau, celle de mai 1721, est la seule édition entièrement décidée, avouée et contrôlée par Montesquieu : “De toutes les éditions de ce livre, il n’y a que la première qui soit bonne (...) Elle parut vers 1721, imprimée à Cologne, chez Pierre Marteau” (Montesquieu, Mes Pensées, n° 2003, cité par P. Stewart).


La stratégie éditoriale adoptée par l’auteur pour ses Lettres persanes préfigure celle de L’Esprit des Lois : publier le livre dans un pays étranger avant de le présenter à la censure en France. Montesquieu accepte alors d’y apporter quelques changements pour que la diffusion soit plus ou moins permise officiellement dans le reste du pays. Les Lettres persanes ont ainsi été présentées à la Direction de la Librairie, qui ne l’interdit pas. L’auteur vint à Paris en 1722 pour jouir de son triomphe. Il fut reçu chez le Régent, même s’il n’avoua jamais avoir écrit cette fiction par lettres. Le succès du livre fut tel que, la même année, en parurent sept autres éditions.


Quant à la formule célèbre de Montesquieu sur Cervantès et Don Quichotte dans la lettre LXXV (ou LXXVIII selon les numérotations) — “le seul de leur livre qui soit bon est celui qui fait voir le ridicule de tous les autres” —, elle donna lieu à une contradiction écrite de José Cadalso, composée vers 1770, et titrée : Défense de la nation espagnole contre la Lettre persane 78 de Montesquieu.


BIBLIOGRAPHIE

Tchemerzine, IV, a) p. 920 — L. Vian, Histoire de Montesquieu, p. 56-57 — En Français dans le texte, 138 — voir aussi Edgar Mass, Le développement textuel et les lectures contemporaines des « Lettres persanes”, Cahiers de l’AIEF, p. 192 et Philip Stewart, Les Lettres persanes en leur temps, 2013, UMR 5317 du CNRS — P. Barrère, “Montesquieu et l’Espagne”, Bulletin hispanique, 1947, n° 3-4, pp. 299-310

Dictionnaire Montesquieu, art. de Philip Stewart, “Lettres persanes”, http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/fr/article/1377778509/fr/


The first edition of Lettres persanes in a contemporary vellum binding, “one of the most significant changes in Western thought”, according to Paul Valéry.

A fine copy of the "a" edition, belonging to Hector De Backer, cited by Tchemerzine.


Edición original des Lettres persanes, encuadernada en pergamino de época.

"Uno de las cambios más significativos del pensamiento occidental" según Paul Valéry.

Bello ejemplar de la edición “a”, la de Hector de Backer, citado por Tchemerzine.

La carta LXXV, presenta la célebre opinión de Montesquieu sobre El Quijote: “Es el único de aquellos libros que es bueno y es aquél que hace ver lo ridículo de todos los demás” (t.II, p. 22).