Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

View full screen - View 1 of Lot 68. Histoires de guerres. Paris, 1751. 6 vol. in-12. Maroquin rouge aux armes de la comtesse de Provence..

De la bibliothèque de la comtesse de Provence

[Bougeant, Guillaume-Hyacinthe]

Histoires de guerres. Paris, 1751. 6 vol. in-12. Maroquin rouge aux armes de la comtesse de Provence.

Lot Closed

June 25, 01:08 PM GMT

Estimate

2,000 - 3,000 EUR

Lot Details

Description

De la bibliothèque de la comtesse de Provence


[Bougeant, Guillaume-Hyacinthe]


Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent le traité de Wesphalie… Composée sur les mémoires du comte d’Avaux…

Paris, Didot, Nyon, Damonneville et Savoye, 1751.


6 volumes in-12 (165 x 95 mm). Maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, triple filet doré en encadrement, dos à nerfs orné de fers dorés et de pièces d’armes, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, tranches dorées (Reliure de l'époque).

Rares rousseurs. Dos un peu passé.


Le traité de Westphalie mit un terme à la guerre de Trente ans et officialisa l'annexion par la France des Trois-Evêchés (Metz, Toul, Verdun) et de la Haute-Alsace. Il reconnut en outre l'indépendance de la Confédération Suisse et des Provinces-Unies (Hollande).

Claude de Mesmes, comte d'Avaux (1595-1650), joua un grand rôle lors des négociations qui précédèrent la signature du traité. Ce sont ses notes qui ont été mises en ordre par le père Bougeant.


L’exemplaire fit partie de la bibliothèque de Félix-Sébastien Feuillet de Conches (1798-1887), chef du protocole au ministère des Affaires étrangères, écrivain, journaliste et faussaire impénitent. Animé d’une curiosité démesurée, Feuillet de Conches fut un collectionneur invétéré réunissant une importante bibliothèque de livres et autographes. Mais c’est son activité parallèle d’habile faussaire en autographes qui fit sa renommée. Il remplaça par des copies certains documents figurant dans des recueils ou archives qu’il consultait pour ses travaux, les originaux allant enrichir sa collection d'autographes. Fort de cette expérience, il utilisa ensuite de faux autographes de sa fabrication comme monnaie d'échange.


Provenance : Marie Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence (armoiries ; OHR 2549, fer n° 2). ─ Cote "O IV" manuscrite à l’encre brune sur faux-titre du premier volume. ─ Félix-Sébastien Feuillet de Conches (ex-libris manuscrit au recto du premier feuillet blanc ; I, 1888, n° 345).


Référence : Quentin Bauchart II, p. 314-330 (non cité).

 

La bibliothèque de la comtesse de Provence (lots 65 à 97).

Marie Joséphine Louise de Savoie (1753-1810), fille du duc Victor Amédée III, épousa le 14 mai 1771 Louis Stanislas Xavier comte de Provence (futur Louis XVIII), frère cadet de Louis XVI.


"Animée d’un esprit libéral, Louise de Savoie eut son heure de faveur populaire, en défendant au début de la Révolution, ce qu’elle-même appelait, alors, les droits de la nation, et le bruit des explications assez vives qu’elle eut, à ce sujet, avec la reine Marie-Antoinette, lui valut plus d’une fois les applaudissements de la foule" (Quentin Bauchart, II, p. 313-314).


La comtesse de Provence termina sa vie en exil, parcourant l’Allemagne et l’Europe de l’est. Elle mourut en Angleterre en 1810, quelques années avant que son mari ne retrouve le trône.


Cette princesse, qui possédait une bibliothèque à Versailles mais également dans sa résidence de campagne à Montreuil, partageait, avec son époux, le goût des lettres et des arts. Sa bibliothèque comptait plus de 1600 volumes, dispersés pendant la Révolution. Versailles et Fontainebleau se partagèrent les plus importants, d’autres furent vendus ou volés.


Soigneusement reliés en maroquin rouge à ses armes, en pleine ou demi-peau, ses livres témoignent de l’éclectisme de ses goûts : belles-lettres, histoire, géographie, sciences, théologie, musique, etc.


En 1780, la comtesse de Provence avait acheté à Versailles, dans le quartier de Montreuil, un pavillon appartenant au prince de Montbarey. D’autres acquisitions lui permirent ensuite de constituer un vaste domaine de plus de vingt hectares, le Grand Montreuil, où elle aimait se retirer loin des tumultes de la cour. Elle y fit dessiner un parc à l’anglaise ponctué de nombreuses fabriques dont le pavillon de musique, érigé en 1784 par l’architecte Chalgrin.


Les propriétaires de ce pavillon se sont attachés, dès les années 1970, à faire revivre cet élégant bâtiment, unique vestige du Grand Montreuil. Au fil des années, ils ont acquis de nombreux livres provenant de la bibliothèque de la princesse, tentant de reconstituer son environnement familier. Les ouvrages présentés dans cette vente y ont été précieusement conservés jusqu’à aujourd’hui.