Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

Livres et Manuscrits : de Cervantès à Houellebecq

View full screen - View 1 of Lot 91. 2 livrets d'opéra aux armes de la comtesse de Provence..

De la bibliothèque de la comtesse de Provence

[Roy, Pierre-Charles ─ François-Augustin Paradis de Moncrif ─ Nicolas-René Joliveau]

2 livrets d'opéra aux armes de la comtesse de Provence.

Lot Closed

June 25, 01:31 PM GMT

Estimate

2,400 - 3,500 EUR

Lot Details

Description

De la bibliothèque de la comtesse de Provence


[Roy, Pierre-Charles ─ François-Augustin Paradis de Moncrif ─ Nicolas-René Joliveau]


Fragments composés de l'acte de l'Air du ballet des Éléments, de celui de la Sibille du ballet des Fêtes d'Euterpe et du Prix de la valeur, nouveau ballet-héroïque en un acte…

Aux dépens de l’Académie, à Paris, de Lormel, 1771.

[Et :]

Sabinus, tragédie-lyrique en quatre actes…

Paris, 1774.


Réunion de 2 volumes in-4 (230 x 225 mm et 230 x 173 mm). Maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, roulette fleurdelisée en encadrement, fleurs de lys aux angles, dos à nerfs orné de fers dorés, tranches dorées, doublure et gardes de tabis rose (Reliure de l’époque).

Fragments : Quelques pâles rousseurs sur le titre. Sabinus : Rousseurs. Angle du premier feuillet de garde un peu endommagé. Reliure voilée et dorure des armes du premier plat frottée.


LIVRETS D’OPÉRA AUX ARMES DE LA COMTESSE DE PROVENCE.


Fragments... 1771.

Édition originale de ces Fragments présentés le 1er octobre 1771 à l'Académie de musique.


Le livret du ballet des Éléments est de Roy, la musique de Destouches ; celui des Fêtes d'Euterpe de M. de Moncrif sur une musique de Dauvergne ; les paroles du Prix de la valeur de Joliveau sur une musique de Dauvergne.


CHABANON, Michel Paul Guy de ─ François-Joseph GOSSEC. Sabinus, tragédie-lyrique en quatre actes… Paris, 1774.


Édition originale de cette pièce créée à Versailles, le 4 décembre 1773, lors des célébrations du mariage du comte d'Artois et de la princesse Marie-Thérèse de Savoie, beau-frère et belle-sœur de la comtesse de Provence. Le 22 février 1774, elle fut représentée pour la première fois à l'Académie royale de musique, sous la direction de Pierre Montan Berton. Chabanon, pour ce livret, a remanié Eponine, pièce qu’il avait composée en 1762 et dont le succès avait été mitigé.


Provenance : Marie Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence (armoiries ; OHR 2549, fer n° 1 réduit). ─ Catalogue de livres rares et précieux provenant des collections de MM. Léon D..., G., et Moreau C... Paris, Bachelin-Deflorenne, 1877, n° 574, pour le premier ouvrage). ─ Baron Taylor (vente 27 novembre-13 décembre 1893, n° 1613 et 1614). ─ Trace d'ex-libris retiré aux contreplats.


Référence : Soleinne, III, 206. ─ Quentin Bauchart, II, p. 314-330 (non cités).


Pour d’autres livrets d’opéra, voir lots 74 et 97.


La bibliothèque de la comtesse de Provence (lots 65 à 97).

Marie Joséphine Louise de Savoie (1753-1810), fille du duc Victor Amédée III, épousa le 14 mai 1771 Louis Stanislas Xavier comte de Provence (futur Louis XVIII), frère cadet de Louis XVI.


"Animée d’un esprit libéral, Louise de Savoie eut son heure de faveur populaire, en défendant au début de la Révolution, ce qu’elle-même appelait, alors, les droits de la nation, et le bruit des explications assez vives qu’elle eut, à ce sujet, avec la reine Marie-Antoinette, lui valut plus d’une fois les applaudissements de la foule" (Quentin Bauchart, II, p. 313-314).


La comtesse de Provence termina sa vie en exil, parcourant l’Allemagne et l’Europe de l’est. Elle mourut en Angleterre en 1810, quelques années avant que son mari ne retrouve le trône.


Cette princesse, qui possédait une bibliothèque à Versailles mais également dans sa résidence de campagne à Montreuil, partageait, avec son époux, le goût des lettres et des arts. Sa bibliothèque comptait plus de 1600 volumes, dispersés pendant la Révolution. Versailles et Fontainebleau se partagèrent les plus importants, d’autres furent vendus ou volés.


Soigneusement reliés en maroquin rouge à ses armes, en pleine ou demi-peau, ses livres témoignent de l’éclectisme de ses goûts : belles-lettres, histoire, géographie, sciences, théologie, musique, etc.


En 1780, la comtesse de Provence avait acheté à Versailles, dans le quartier de Montreuil, un pavillon appartenant au prince de Montbarey. D’autres acquisitions lui permirent ensuite de constituer un vaste domaine de plus de vingt hectares, le Grand Montreuil, où elle aimait se retirer loin des tumultes de la cour. Elle y fit dessiner un parc à l’anglaise ponctué de nombreuses fabriques dont le pavillon de musique, érigé en 1784 par l’architecte Chalgrin.


Les propriétaires de ce pavillon se sont attachés, dès les années 1970, à faire revivre cet élégant bâtiment, unique vestige du Grand Montreuil. Au fil des années, ils ont acquis de nombreux livres provenant de la bibliothèque de la princesse, tentant de reconstituer son environnement familier. Les ouvrages présentés dans cette vente y ont été précieusement conservés jusqu’à aujourd’hui.