Tête, Lobi, Burkina Faso | Lobi Head, Burkina Faso

Jacques Kerchache, Paris

Collection privée américaine, acquis au précédent en 1974

Sotheby's, New York, African, Oceanic and Pre-Columbian, 16 mai 2008, n° 94

Collection Alfred Angst, Suisse, acquis lors de cette vente

Transmis par descendance

Rey J. D., Les Lobi, Galerie Jacques Kerchache, Paris : pp. 30 - 31

Fischer E. & Homberger L., Afrikanische Meister, Kunst der Elfenbeinküste, Scheidegger & Spiess, Zürich, 2014 : fig. 250, p. 185

Baarspul M., Magisch Afrika. Maskers en beelden uit Ivoorkust - De kunstenaars ontdekt, Exhibitions International, Amsterdam, 2014 : fig. 100, p. 153

Fischer E. & Homberger L., Les Maîtres de la sculpture de Côte d'Ivoire, Musée du Quai Branly Jacques Chirac, Paris, 2015 : fig. 250, p. 185

Les têtes-piquets d’ancêtre Baathil sont parmi les œuvres les plus caractéristiques et les plus importantes dans le corpus de la sculpture Lobi. Fichées sur un monticule de terre formant autel (Les Maitres de la sculpture de Côte d’Ivoire, Musée du Quai Branly, 2015 : fig. 253, p. 187), elles expriment avec intensité les canons des différents styles Lobi. Cette tête appartient au style du Poyo, qui se développe au Nord-Ouest du Burkina Faso dans la région de Malba. Elles figurent parmi les têtes les plus connues attribuées à des maîtres du style Poyo, ici le Maître du style de Birifor dit « de Poyo » selon Daniela Bognolo (dans Les Maitres de la sculpture de Côte d’Ivoire, Musée du Quai Branly, 2015 : pp. 184 - 185), héritiers de deux sculpteurs fondateurs du style : Wibrika Palé et Kipume Youl.

Cette tête, aux yeux mi-clos et au crâne rasé sur les parties latérales, est animée d’une forte expressivité, conjuguée à l’érosion uniforme du bois dur, signe de son ancienneté. Elle exprime le talent de la main du maître-sculpteur, seul membre du groupe culturel autorisé à sculpter ces effigies. Dénuée de corps, la tête-piquet doit concentrer sur la région faciale tout le hiératisme, la sérénité et la puissance nécessaire à la représentation des ancêtres. Le défi est particulièrement réussi ici, plaçant notre tête parmi les exemples les plus remarquables du style Poyo.