Important Mobilier, Objets d’art, Sculpture et Orfèvrerie
Important Mobilier, Objets d’art, Sculpture et Orfèvrerie
From a prestigious collection
Auction Closed
June 23, 03:45 PM GMT
Estimate
80,000 - 120,000 EUR
Lot Details
Description
From a prestigious collection
A set of Louis XVI giltwood seat furniture including a sofa and six armchairs, stamped I. B. SENE Regilt
including a sofa and six armchairs, with a Beauvais yellow background, floral and fruits tapestry upholstery, with the crowned fire mark "EU" and the numbers : 8976, 8977, 8978, 8986 ; (the sofa slightly reduced in width)
Sofa : Height : 101,6 cm, width : 186,5 cm, depth : 62,5 cm ; Armchairs : Height :100,2 cm, width : 65 cm, depth : 56,5 cm
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Mobilier de salon en bois redoré dépoque Louis XVI, estampillé I. B. SENE
comprenant une suite de six fauteuils à dossier droit et un canapé ; sculpté d'entrelacs ; recouvert d'une ancienne tapisserie de la manufacture de Beauvais à fond jaune, bouquets fleuris et fruits ; avec les marque au feu du château d'EU et les numéros d'inventaire 8976, 8977, 8978, 8986 ; (le canapé légèrement réduit en largeur)
Ancienne collection de Jean-Régis Cambacérès, Archichancelier de l'Empire (1753-1824).
Ancienne collection de la duchesse d'Orléans (1755-1821)
Ancienne collection de Louis-Philippe (1773-1850), roi des français (1830-1840) au château d'Eu
Ancienne collection Lehideux
Vente à Paris, Galerie Charpentier, les 7-8 décembre 1954, lot 205
Ancienne collection de l'Hôtel Masseran, puis vente étude Osenat, le 29 juin 2008, lot 367
Important Private Collection
Related literature :J. Nicolay, L'Art et la Manière des Maîtres Ebénistes Français au XVIIIe siècle, Paris, 1976
C. Baulez, "L'Hôtel Cambacérès", in Le Faubourg Saint Germain, La rue Saint Dominique, Hôtels et Amateurs, Musée Rodin, 1984, pp. 167-175, N° 292
P. Hughes, The Wallace Collection Catalogue of Furniture, Londres, 1996, T. 1, pp. 150-155
Les Gobelins au siècle des Lumières, un âge d'or de la manufacture royale, 2014
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Bibliographie comparative :
J. Nicolay, L'Art et la Manière des Maîtres Ebénistes Français au XVIIIe siècle, Paris, 1976
C. Baulez, "L'Hôtel Cambacérès", in Le Faubourg Saint Germain, La rue Saint Dominique, Hôtels et Amateurs, Musée Rodin, 1984, pp. 167-175, N° 292
P. Hughes, The Wallace Collection Catalogue of Furniture, Londres, 1996, T. 1, pp. 150-155
Les Gobelins au siècle des Lumières, un âge d'or de la manufacture royale, 2014
Jean-Baptiste Sené, received Master in 1769.
Jean-Baptiste Sené was affiliated with Louis-Charles Carpentier at the beginning of the 1780s. After 1784, he shared with Georges Jacob almost all the orders intended to redecorate the royal residential apartments at Versailles, Saint-Cloud, Compiègne, Fontainebleau, and Montreuil. Concurrently, he was also delivering numerous armchairs to private clients.
This piece of furniture was registered on 1 January 1807 in the Boisé Salon on the ground floor of the Hôtel d'Elboeuf, the Parisian residence of Cambacérès, Archchancellor of the Empire at the time. It still has its upholstery dating from the 18th century: "A wooden sofa with carved moldings, fluted, gained and oil-gilded feet, fully-upholstered on enclosing sides, upholstered with silk fabric, white ground embroidered with colored bouquets and birds with gardening attributes, same cloth for rest, crenellated sea-green ground with ribbon bows, nailed with soft silk along the rail, two feather pillows, upholstered in green-apple colored grosgrain, adorned with soft silk tassels along the rail, the sofa bed is 2m25 long. Ten large fully-upholstered armchairs, medallion back, wood covered like the sofa ".
When Cambacérès left the Hôtel d'Elboeuf in 1808, the Emperor gifted the furnishings to him except for the tapestries which were returned to the Imperial furniture repository. In 1816, Cambacérès ceded the Hôtel d'Elboeuf and its furniture to the Duchess d’Orleans, the mother of the future King Louis-Philippe. During the French Restoration, the older upholstery models from the Old Regime naturally came back into fashion, so it is probably per the request of the Duchess d’Orleans that these tapestries were affixed to all the seats and to the slightly narrowed sofa to match this new ensemble. The Duchess's posthumous inventory in 1821 describes this piece of furniture in its current condition, with tapestries of yellow damask ground and the significantly smaller sofa (6 inches or 195 cm).
During the same time, the Beauvais factory produced a piece of furniture made with a yellow ground for the Duchess d’Angoulême’s Salon des Nobles based on drawings by Sainte-Ange that included cornucopias filled with flowers. This furniture was then used as a model for the Queen of the Belgians.
The flower patterns against a colored damask ground were woven at the Gobelins factories during the second half of the 18th century. Among the most emblematic is one with a red ground covering a set of chairs by Nicolas Heurtaut at Roche-Guyon (inv. OA 10290-10296) and another with a blue ground upholstering an extraordinary piece of furniture by Carpentier for Roslin d'Ivry. They were made by Maurice Jacques and Louis Tessier, floral and motif painters. The one with a yellow ground was made in 1777, when Louis Tessier received the order for furniture models with flowers and fruits against a yellow damask ground. However, it appears to not have been woven during the 18th century and some cartoons remain in the Mobilier national (state furniture repository), inv. GOB 252. These are probably cartoons that served as a weaving pattern in a workshop that no longer depended on the manufacturer that initially created it.
This piece of furniture was transferred to the château in Eu by King Louis-Philippe. It was one of his favorite residences which he inherited from his mother. The ten armchairs were inventoried under the numerals 8977 to 8986 and the sofa under the number 8976. These correspond to seven of the items presented. The other four armchairs were auctioned on 22 June 1991 by Sotheby's in Monaco, lot 533.
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Jean-Baptiste Sené, menuisier reçu maître en 1769.
Il fut associé à Louis-Charles Carpentier au début des années 1780, il se partagea avec Georges Jacob à partir de 1784 la quasi totalité des commandes destinées à remeubler les appartements des résidences royales de versailles, Saint-Cloud, Compiègne, Fontainebleau et Montreuil tout en livrant de nombreux sièges à une vaste clientèle privée.
Ce meuble est inventorié le 1er janvier 1807 dans le salon Boisé du rez de chaussée de l'Hôtel d'Elboeuf, résidence parisienne de Cambacérès, alors Archichancelier de l'Empire. Il possède toujours sa couverture datant du XVIIIeme siècle : "Un canapé bois à moulures sculptées, pieds à gaine cannelées et dorées à l'huile, garni en plein avec joue fermée, couvert en étoffe de soie, fond blanc bochée, à bouquets et oiseaux en coloris avec attributs de jardinage, les champs en étoffe idem, crénelée fond vert d'eau avec noeuds de rubans, clouée de crête de soie nuée, deux oreillers en plume, couverts en gros de Tours vert pomme, ornés de crêtes avec glands de soie nuée. le dit canapé long. 2m25. Dix grands fauteuils meublants garnis en plein, dossier à médaillons, bois couverts comme le canapé".
En 1808, Cambacérès quitte l'Hôtel d'Elboeuf, l'Empereur lui fait don du contenu à l'exception des tapisseries qui réintégrèrent le garde meubles impérial. En 1816, Cambacérès cède l'Hôtel d'Elboeuf et le mobilier qu'il contient à la duchesse d'Orléans, la mère du futur roi Louis-Philippe. Sous la Restauration, le modèle des garnitures anciennes de l'Ancien régime revint naturellement à la mode, c'est donc vraisemblablement à la demande de la duchesse d'Orléans que ces tapisseries furent apposées sur l'ensemble des sièges et le canapé légèrement retréci pour s'adapter à cette nouvelle parure. L'inventaire après-décès de la duchesse en 1821 décrit ce meuble dans son état actuel, avec les tapisseries à fond jaune damassé et le canapé sensiblement plus petit (6 pouces soit 195 cm).
Dans les même années, la manufacture de Beauvais fit réaliser d'après les dessins de Sainte-Ange un meuble à fond jaune pour le Salon des Nobles de la duchesse d'Angoulême avec des cornes d'abondances remplies de fleurs, ce meuble servit ensuite de modèle pour la reine des Belges.
Les décors de fleurs sur fond de couleur damassé ont été tissés à la manufactures des Gobelins dans la seconde moitié du XVIIIeme siècle. Parmi les plus emblématiques figurent, celui à fond rouge recouvrant la suite de fauteuils de Nicolas Heurtaut provenant de la Roche-Guyon (inv. OA 10290-10296) et celui à fond bleu de l'extraordinaire meuble de Carpentier pour Roslin d'Ivry. Ils furent réalisés par Maurice Jacques et Louis Tessier, peintres de fleurs et d'ornements. L'un à fond jaune fut réalisé en 1777, lorsque Louis Tessier reçut la commande pour des modèles d'un meuble à fleurs et fruits sur fond jaune damassé. Toutefois, il ne semble pas avoir été tissé au XVIIIeme siècle et quelques cartons subsistent au Mobilier national, inv. GOB 252. Ce sont probablement ces cartons qui ont servi de modèle lors du tissage dans un atelier qui ne dépendait plus de la manufacture qui l'avait à l'origine imaginé.
Le roi Louis-Philippe occupa le château d'Eu, une de ses résidences favorites dont il hérita de sa mère. Il y fit transférer ce meuble, les 10 fauteuils furent inventoriés sous les numéros 8977 à 8986 et le canapé sous le numéro 8976, numéros qui correspondent à sept des pièces présentées. Les quatre autres fauteuils furent vendus le 22 juin 1991 par Sotheby's à Monaco, lot 533.