MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA | DECORATION, PANORAMA DE LISBONNE

Acquired directly from the artist by the present owner.

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Acquis directement auprès de l'artiste par le propriétaire actuel.

Guy Weelen, Vieira da Silva Catalogue Raisonné, Geneva, 1994, p. 59, no. 274, illustrated

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Guy Weelen, Vieira da Silva Catalogue Raisonné, Genève, 1994, p. 59, no. 274, illustré

I believe that beauty and harmony are always stronger than unhappiness, violence, fear and vileness. A beautiful work suggests or sees that its author knows all the pain, ugliness, drama that are part of life, but without putting them forward.

Maria Helena Vieira da Silva

Born in Lisbon in 1908, Maria-Helena Vieira da Silva studied painting from the age of eleven.  Nine years later, convinced of her vocation to retranscribe the world around her with brushstrokes, she moved to Paris to follow the teachings of Léger and Bourdelle.  It was there that she met the man who would become her husband in 1930, the painter Arpad Szenes, born in Budapest and living in Paris since 1925.

With him, she discovered the work of Pierre Bonnard, who was then exhibiting at the Bernheim-Jeune Gallery and whose checkered tablecloths would inspire the more or less geometric motifs that would soon invade her canvases. She travels with him and is struck by the beauty of the modern urban landscapes she discovers.

In 1932, the young woman made another decisive encounter: that of the priestess of the avant-garde Jeanne Bucher, through whom she discovered the work of Joaquin Torres-Garcia, the only other painter to share with her the desire to create a universal pictorial language that would make the right synthesis between constructivism and humanism, abstraction and figuration, primitivism and modernism.

Affirming in these formative years her plastic vocabulary, it was in the mid-1930s that Vieira da Silva created her first patchwork compositions that would make her world famous. Produced in 1939, when the artist was forced to leave Paris to take refuge in Portugal, from where she would soon emigrate to Brazil to flee the war, the impressive Panorama de Lisbonne that stands before us is undoubtedly one of her most important works. Forerunner of the famous Gare Saint Lazare (1949) considered one of the masterpieces of the post-war period, Décoration, Panorama de Lisbonne is indeed an essential milestone in the work of the woman who would soon stand out as one of the leading figures of the New School of Paris.

With its fragmented surface constructed from colored units bathed in the soft light so characteristic of the city of seven hills, Décoration, Panorama de Lisbonne is not only a pivotal work in the elaboration of Maria-Helena Vieira da Silva's pictorial system, but also an extraordinarily avant-garde painting that plunges the viewer into a visionary perceptive space and a precursor of the great plastic evolutions of the second half of the 20th century.

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Maria-Helena Vieira da Silva, Décoration, Panorama de Lisbonne, 1939

Je crois que la beauté, l'harmonie sont toujours plus fortes que le malheur, la violence, l'effroi, la vilenie. Une œuvre belle laisse entendre ou voir que son auteur sait toute la douleur, la laideur, le drame qui font partie de la vie, mais sans les mettre en avant.

Maria Helena Vieira da Silva

Née à Lisbonne en 1908, Maria-Helena Vieira da Silva étudie la peinture dès l’âge de onze ans. Neuf ans plus tard, convaincue de sa vocation à retranscrire le monde qui l’entoure à coups de pinceaux, elle s’installe à Paris pour suivre l'enseignement de Léger et de Bourdelle. C'est là qu'elle rencontre celui qui deviendra son mari en 1930, le peintre Arpad Szenes, né à Budapest et installé à Paris depuis 1925.

Auprès de lui, elle découvre l'œuvre de Pierre Bonnard, qui expose alors à la galerie Bernheim-Jeune et dont les nappes à petits carreaux lui inspireront les motifs plus ou moins géométriques qui envahiront bientôt ses toiles. Avec lui, elle voyage et est frappée par la beauté des paysages urbains modernes qu’elle découvre.

En 1932, la jeune femme fait une autre rencontre décisive : celle de la prêtresse des avant-gardes Jeanne Bucher, par l’intermédiaire de laquelle elle découvre l'œuvre de Joaquin Torres-Garcia, seul autre peintre à partager alors avec elle cette volonté de créer un langage pictural universel qui ferait la juste synthèse entre constructivisme et humanisme, abstraction et figuration, primitivisme et modernisme.

Affirmant dans ces années de formation son vocabulaire plastique, c'est au milieu des années 1930 que Vieira da Silva élabore ses premières compositions en forme de patchwork qui la rendront mondialement célèbre. Réalisé en 1939, alors que l’artiste est contrainte de quitter Paris pour se réfugier au Portugal, d’où elle émigrera bientôt au Brésil pour fuir la guerre, l’impressionnant Panorama de Lisbonne qui se dresse devant nous est sans aucun doute l’une de ses œuvres les plus importantes. Annonciatrice de la fameuse Gare Saint Lazare (1949) considérée comme l’un des chefs d’œuvre de l’après-guerre, Décoration, Panorama de Lisbonne est en effet un jalon essentiel de l’œuvre de celle qui se distinguera bientôt comme l’une des grades figure de la Nouvelle Ecole de Paris.

Avec sa surface fragmentée construite à partir d’unités colorées baignées de cette douce lumière si caractéristique de la ville aux 7 collines, Décoration, Panorama de Lisbonne est non seulement une œuvre charnière dans l'élaboration du système pictural de Maria-Helena Vieira da Silva mais un tableau extraordinairement avant-garde plongeant le spectateur dans un espace perceptif visionnaire et précurseur des grandes évolutions plastiques de la seconde partie du XXe siècle.