Lot 39
  • 39

Maître Johannes

Estimate
150,000 - 250,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Maître Johannes
  • Saint Jean-BaptisteSainte Agnès
  • Huile sur panneau, une paire
    Volets de triptyque, l'un parqueté
  • 69 x 23,5 cm ; 27 1/8 by 9 1/4 in

Provenance

Ancienne collection du sénateur Jules Pams (1852-1930)

Literature

Didier Martens, "Un disciple tardif de Rogier la Pasture : Maître Johannes (alias Johannes Hoesacker ?)", Oud Holland Jaargang, Volume 114-2000, Nr. 2/4, p. 90-91, reproduit et p. 103

Condition

Les deux tableaux apparaissent dans un état de conservation satisfaisant. Jean-Baptiste : Le panneau est constitué de deux planches parquetées. Il est parfaitement droit. La peinture est stable. On constate une très fine marque verticale de jonction des planches à 8,5 cm du bord droit. ll y a un micro manque dans le vêtement bleu au centre. Il est sous un vernis sale uniforme. A la lampe UV : Vernis vert uniforme. Fine reprise le long de la fente, essentiellement dans le ciel. Agnès : Etat de conservation satisfaisant. Le panneau est d'une planche non parquetée. On constate de très petits manques dans le vêtement blanc, et sur les bords vers les coins inférieurs (gauche et droit) et le coin supérieur droit (il est visible sur la photo). Le vernis est sale. A la lampe UV : Il y a d'assez nombreuses micro reprises dans le ciel et dans le vêtement blanc. On constate une restauration vers le bord gauche à côté de l'arbre. Both paintings are in an overall good condition. John the Baptist : The panel is made of two cradled boards. It is perfectly straight. The painting is stable. We can see a very thin vertical trace along the junction of the boards at 8,5 cm away of the right edge. There is a micro loss in the blue cloth of John Baptist in the centre. It is under an uniform varnish. Under the UV light : It is under an uniform green varnish. Very light restauration along the crack, mainly in the sky. Agnes : Overall good condition. The panel is made of one uncradled board. We can see few minor losses in the white cloth of Agnes and on the edge around the lower right and left corners and also on the upper right corner (we can see it on the picture). The varnish is dirty. Under the UV light : There are several minor restauration in the sky and the white dress. We can see a restauration near the left edge next to the tree.
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Catalogue Note

C’est la première fois que ces deux volets de triptyque sont reproduits en couleurs. On doit à l’historien Didier Martens d’avoir intégré ces deux panneaux à un mince, mais très cohérant corpus. Il a ainsi rassemblé des peintures, conservées entre les Flandres et l’Espagne, possédant une même manière et un style proche. Un peintre du début du XVIe siècle, quelque part entre le gothique délicat de Rogier van der Weyden, et des paysages doux aux perspectives atmosphériques, a été découvert par ses recherches.
La première œuvre marquante de ce corpus est aujourd’hui conservée au musée d’Avila. Il s’agit d’un Retable de la vie de la Vierge et du Christ que différents historiens avaient un temps attribué à Petrus Christus, puis à un élève d’Hans Memling, ou encore, à un disciple tardif de Gérard David. Insatisfait de ces différentes hypothèses, l’historien Karel Boon baptisa tout simplement cet artiste « le Maître du Retable d’Avila » et chercha d’autres œuvres à lui rattacher1.
Un très impressionnant retable conservé dans l’église Maria-ter-Heide, près d’Anvers, fut ajouté à cette même main avant que trois autres œuvres ne s’y adjoignent. On compte donc aujourd’hui seulement cinq œuvres du Maître du Retable d’Avila. Trois sont en collection publique, et seuls nos volets de triptyque représentant les saints Jean-Baptiste et Agnès, ainsi qu'un Baptême du Christ (fig. 1), se retrouvent en mains privées.
Avec ces cinq œuvres, se dessine pourtant une personnalité. Notre peintre vivait très certainement dans le Brabant, puisqu’une communauté religieuse, les Prémontés de Tongerlo,  l’employa2. Mais  aussi parce que son art restait encore très proche pour ce début du XVIe siècle du style d’un fameux brabançon, Goossen van der Weyden, petit fils du grand Rogier.
Enfin, un début d’identité de ce peintre fut très récemment révélé. C’est par la découverte d’un acte de payement du retable aujourd’hui dans l’église Maria-ter-Heide, à un certain peintre « Johannes » en l’an 1513, que l’on donna, à défaut d’un nom complet, au moins, un prénom à l’artiste de ces cinq œuvres3. S’il faut bien se résoudre à ce que son nom de famille, sa ville natale, ses dates de naissance et décès  restent des mystères, il est  toutefois permis d’offrir aujourd’hui une paternité à ces peintures raffinées.
L’Histoire de l’art butte donc encore sur les secrets de ce peintre à la vie floue, énigmatique, et au corpus encore à sonder. 


1- D. Martens, « Un disciple tardif de Rogier de la Pasture : Maître Johannes (alias Johannes Hoesacker ?), Oud Holland Jaargang, Vol. 114-2000, p. 85. 
2- Ibid., p. 88.
3- G. Blanckaert, Het drieluik uit de kerk van Onze-Lieve-Vrouw van Goede Wil, Maria-ter-Heide door Mester Johannes (1513-1517). Een historisch, ikonografisch, stilistisch en materiel onderzoek, (mémoire de licence), Katolicke Universiteit Leuven, 1988, p. 2.