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Luca Longhi
Description
- Luca Longhi
- Sainte Catherine d’Alexandrie
- Huile sur toile
Porte un cartouche sur le cadre avec le numéro 44
Porte une étiquette sur le revers du cadre Exhibition Art Treasures 1857 / G. Cornwall / Legh Exq. In p.
Porte une étiquette sur le revers du cadre J. H. CARTER / 58 New Bond St., / LONDON, W. / CATALOGUE no, / 6 - 64 x 47 cm ; 25 1/4 by 18 1/2 in
Provenance
Exhibited
Catalogue d’une exposition chez J. H. Carter, Londres, n° 6 (d’après une étiquette au revers du châssis).
Condition
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Catalogue Note
Luca Longhi, dit le Raphaël de Ravenne, est le grand peintre de cette ville au XVIe siècle. Ses tableaux ont une composition simple, une facture douce remplie de sentiments. Parfois comparé au bolonais Francesco Francia et à Raphaël, son œuvre, comprenant des tableaux religieux et des portraits, est une réflexion constante entre l’archaïsme de la fin du XVe siècle et la nouveauté de la précoce Contre-Réforme.
Nous retrouvons le même visage rond, les yeux levés au ciel et le buste légèrement penché dans la Sainte Agathe entre sainte Catherine et sainte Cécile (huile sur toile, 175 x 150 cm.) conservée dans l’église Sainte Agathe de Ravenne (voir le catalogue de l’exposition Luca Longhi e la pittura su tavola in Romagna nel ‘500, Ravenne, 1982, reproduit p. 52). Il existe une autre Sainte Catherine peinte par Luca Longhi (huile sur toile, 39 x 32 cm.) conservée à la Pinacothèque de Ravenne. Même si la modèle est jeune et gracieuse, le peintre réussit, dans sa composition, à laisser transparaître une figure solide et robuste dans sa foi. Ces rapprochements soulignent l’humanisme de notre tableau et la volonté de véracité de l’artiste.
Note sur la provenance :
Notre tableau est prestigieux aussi par sa provenance. George Cornwall Legh (1804 - 1877), militaire et homme politique, est le représentant du comté de Chester au Parlement de Londres. Il fait ses études à Eton College et Christ Church à Oxford. Le catalogue de l’exposition de Manchester en 1857, précise que notre collectionneur exposait en plus de notre tableau, huit autres œuvres : une Nativité de Filippo Lippi (n° 65), Une Sainte Famille de Giacomo Pacchiarotto (n° 99), un Portrait du Pape Jules II par Raphael (n° 131), Le mariage de Sainte Catherine par Bernardino Luini (n° 204) ; Guillaume le taciturne et l’artiste par Karel Dujardin (n° 720) ; un Paysage de Salvator Rosa (n° 744) ; Un grand paysage de Herman Swanevelde (n° 888 non exposé) et Les joueurs de quilles de David Teniers (n° 1018). L’exposition de ces tableaux à Manchester donne une idée de ce que pouvait être la collection Cornwall à la fin du XIXe siècle.
Note sur l’exposition Art Treasures de 1857 :
Art Treasures est une exposition d’art qui eut lieu à Manchester du 5 mai au 17 octobre 1857.
A l’époque Manchester était devenu une ville industrielle extrêmement importante avec 95 filatures de cotton et 1724 magasins.
L’exposition fut financée par les puissants industriels de la ville, dont les instigateurs furent John Connellan Deane et Thomas Fairbairn, inspirés par la « Great Exhibition » de 1851, l’Exposition de Dublin de 1853, et l’Exposition Universelle de Paris de 1855. Une exposition d’art industriel britannique avait d’ailleurs déjà eu lieu à Manchester en 1845. Mais contrairement aux expositions précédentes, Art Treasures était consacrée aux objets d’art.
Le Conseil Général de l’exposition se fit conseillé par l’historien allemand Gustav Waagen qui avait publié les trois premiers volumes de Treasures of Art in Great Britain en 1854[1].
Un immeuble temporaire inspiré du Cristal Palace fut construit à l’occasion. A l’entrée, était inscrite la première phrase du poème Endymion de John Keats « A thing of beauty is a joy for ever »[2] et à la sortie une citation d’Alexander Pope « To wake the soul by tender strokes of art »[3].
Une station de train fut spécialement créer afin de pouvoir organiser des excursions depuis d’autres villes.
L’exposition comprenait plus de 16 000 oeuvres divisées en 10 catégories : tableaux anciens, tableaux modernes, portraits anglais et miniatures, aquarelles, études et dessins anciens, gravures, photographies, art oriental, objets d’art et sculpture. Même si la collection incluait des oeuvres européennes et même orientales, elle se centrait clairement autour de l’art britannique. La collection incluait 5 000 tableaux et dessins modernes d’Hogarth, Gainsborough, Turner, Constable et des Pré-Raphaélites et 1 000 tableaux anciens, avec des oeuvres de Rubens, Raphael, Titian and Rembrandt entre autres. Les oeuvres étaient exposées en ordre chronologique afin de montrer le développement des arts, en confrontant les oeuvres d’Europe du nord avec ses contemporaines provenant d’Europe du sud dans le mur d’en face.
A l’époque, les collections publiques britanniques étaient encore presque inexistantes, donc la plupart des oeuvres, plus exactement 700, provenaient de collections privés et n’avaient jamais été vues du public.
L’exposition attira 1.3 million de visiteurs, c’est-à-dire quatre fois la population de la ville.
Entre les visiteurs célèbres nous pouvons citer : Théophile Thoré, critique d’art français : « La collection de Manchester vaut à peu près le Louvre »[4].
L’exposition donna lieu à plusieurs publications dont un catalogue de 234 pages.
Art Treasures reste aujourd’hui tant par le nombre d’oeuvres exposés que par le numéro de visiteurs l’exposition artistique la plus importante de l’histoire dans le monde entier.
La sélection et la façon dont les oeuvres furent présentées eut une influence formatrice dans les collections d’art publique qui étaient en train de se construire à l’époque comme la National Gallery, la National Portrait Gallery et le Victoria and Albert Museum.
[1]. G. Waagen, Treasures of Art in Great Britain, Londres, 1854
[2]. « Toute beauté est joie qui demeure. » J. Keats, Endymion, 1818
[3]. « Réveiller l'âme par les grands coups de l'Art » Prologue pour Cato de J. Addison, 1715
[4]. « Art Treasures' Exhibition », 1857, in The Burlington Magazine, Vol. 99, N° 656 (Nov. 1957), pp. 361–363