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Important centre de table en argent en trois parties par Paul Storr, de Storr & Co, pour Rundell, Bridge & Rundell, Londres, 1817
Description
- AUX ARMES DES COMTES TALBOT
- silver
- Haut. 53 cm et 80 cm, 42.811 g ; 21 1/2 in & 20 3/4 in. high, 1 376oz 8dwt
Provenance
L’amiral Henry Chetwynd-Talbot, 3ème comte Talbot et 18ème comte de Shrewsbury et Waterford C.B., P.C. (1803-1869) et ensuite par descendance à son fils aîné,
Charles Chetwynd-Talbot, 4ème comte Talbot et 19ème comte de Shrewsbury et Waterford P.C. (1830-1872) et par descendance à son petit-fils,
John Chetwynd-Talbot, 6ème comte Talbot et 21ème comte de Shrewsbury et Waterford (1914-1980)
Vente du comte de Shrewsbury et Waterford, Sotheby’s Londres, 13 octobre 1960, lot 129 (adjugé 1.650 livres à T. Lumley)
Thomas Lumley Ltd
Depuis au moins 1992, dans la collection de Robert de Balkany.
Literature
The Times, 'The Saleroom', 14 octobre 1960, p. 7.
Art in Industry : The Silver of Paul Storr, Cambridge, 2015, p.112
Condition
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Catalogue Note
Les armoiries sont celles des Talbot écartelées des familles Chetwynd et Lambart pour Charles Chetwynd, 3ème comte Talbot de Hensol (1777-1849). Il nait et est aussitôt baptisé dans la paroisse St. George's à Hanover Square, le 25 avril 1777. Devenu vicomte Ingestre en 1784, il prend le titre de comte au décès de son père en mai 1793, avant d’entrer au Christ Church College d’Oxford l’année suivante. Après l’université, il rejoint l’ambassade de Lord Whitworth en Russie en tant qu’attaché volontaire. A son retour en Angleterre, il épouse le 28 août 1800 en l'église St George sur Hanover Square Frances Thomasine (1782-1819), fille aînée de Charles Lambart of Beau Parc, du comté de Meath en Irlande, et sœur de James, 1er baron Sherborne. Leur union durera dix-neuf ans. Frances décède en couche mais lui laisse une fille et un fils, Henry John Chetwynd qui lui succédera comme 3ème comte de Talbot, portant également le titre de 18ème comte de Shrewsbury à partir de 1856. Afin de prévenir une éventuelle invasion napoléonienne, Talbot œuvrait à la constitution d’une armée de volontaires dans le Staffordshire. Nommé Lord Lieutenant d'Irelande de 1817 jusqu’en 1821, il sera également Lord Lieutenant du Staffordshire à compter de 1812 et, tout au long de sa vie, restera un fervent défenseur de l’agriculture dans son pays. Le 10 janvier 1849, Il décède à l’âge de 72 ans à Ingestre Hall où il sera enterré.
Avant de devenir la demeure officielle des comtes de Talbot et de Shrewsbury au XVIIIe siècle, Ingestre Hall fut construit en 1613 sur les fondations d’un ancien manoir pour Sir Walter Chetwynd. Situé près de Stafford dans le comté du Staffordshire, sa façade de briques rouges traduit plusieurs influences de la Renaissance, notamment jacobites. Lorsque le petit-fils de Walter, le premier vicomte Chetwynd, en hérite à la fin du XVIIème siècle, il y apporte quelques modifications. Ce n’est qu’au XIXème siècle que des travaux plus importants sont entrepris par l’architecte John Nash à la requête du 2ème comte de Talbot. Désirant des intérieurs plus fastueux, le comte ne fit pas seulement appel à l’architecte du roi mais également à son ébéniste et à son orfèvre. On doit ainsi à Marsh et Tatham un très beau mobilier dans la salle à manger et à Paul Storr une suite de six rafraîchissoirs vendus par Sotheby's en 1957 (une paire repassa en vente chez Sotheby's en 1983) ainsi que cette magnifique garniture de table.
Cet ensemble est certainement un des plus importants témoignages de l'orfèvrerie de style Regency.
Paul Storr (1770-1844)
Equivalent par sa renommée à Odiot à Paris, cet orfèvre oeuvra beaucoup dans le style néoclassique. Pour bien maîtriser la ciselure, il fit son apprentissage auprès de l’orfèvre Andrew Fogelberg. Ses premières pièces sont ainsi fortement influencées par le style néoclassique de son maître. A partir de 1807, il s'associa avec Philip Rundell, John Bridge et Edmond Waller Rundell, devint fournisseur de la cour, et put ainsi produire des pièces de grand volume qui assirent sa réputation, dont cette célèbre garniture Talbot. En février 1819, il met un terme à cette collaboration et ouvre son propre atelier, avant de s’associer avec John Mortimer en ouvrant une enseigne sur New Bond Street. Puisant leur inspiration dans sa bibliothèque très riche en ouvrages iconographiques traitant aussi bien de l'Antiquité que de la Renaissance, il compte rapidement parmi ses clients les rois Georges III puis Georges IV et toute la haute aristocratie britannique.