Attribué à Domenikos Theotokopoulos, dit El Greco

Acquis par les parents de l'actuel propriétaire entre les années 1930-1960 à l'hôtel Drouot.

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El Greco, peintre de l'école espagnole de la seconde moitié du XVIeme siècle, doit son nom à la Grèce, sa terre d'origine. Nous savons que l'artiste a été formé dans l'art traditionnel  des icônes de son pays avant de s'intéresser à la peinture italienne et de faire un voyage à Venise puis à Rome. Il s'installa ensuite en Espagne où il travailla entre Madrid et Tolède. La production étonnante de cet artiste est très en marge de tout ce qui pouvait exister à l'époque.
Les historiens de l'art s'accordent tous plus ou moins aujourd'hui pour dire que El Greco a très probablement peint des miniatures mais cette production, bien qu'elle soit très documentée dans les archives que nous connaissons du passage de l'artiste en Italie, n'est pas encore réellement identifiée et reste à découvrir. Nous savons par les archives que l'artiste a fait des miniatures, des petits tableaux religieux ainsi que des réductions de grandes compositions.
Nous ne connaissons aujourd'hui que deux petits tableaux de dimensions proches de celui que nous présentons et qui s'approchent de la production précédemment décrite. L'un, un Portrait d'homme, appartenant à l'Hispanic Historical Society de New York était jusqu'alors la seule oeuvre de cette dimension signée (au verso) du Greco.
Un second tableau, bien plus proche du nôtre est conservé dans la collection Perez Simon et a été exposé, pour la première fois en 2010 au musée Jacquemart-André à Paris, il s'agit d'une Tête de Christ (fig.1) Ce tableau, qui, comme le nôtre reprend l'un des grands sujets religieux de Greco est d'une facture très proche du Saint François présenté. On retrouve dans les yeux du Christ, la petite touche de lumière qui éclaire le regard du Saint homme qui fixe droit devant lui et qui semble en pleine prière sur notre tableau. La lumière qui descend du ciel pour éclairer le profil du personnage est un dégradé du jaune au gris qui ouvre le ciel bleu-noir. Aujourd'hui sous une couche de vernis sale, la subtilité de cette zone est perceptible. La joue creuse du saint sur laquelle se pose une ombre se retrouve dans plusieurs compositions de Greco notamment dans le Saint François recevant les stigmates du Christ (Monastère de l'Escorial, Espagne) ou dans la grande composition de la Barnes Foundation, La Vierge et l'enfant apparaissant à Saint Hyacinthe dont le visage est très proche du profil de notre petit tableau.
La signature en grec que porte notre tableau est celle que l'on retrouve sur certaines oeuvres signées de l'artiste.