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Jean-Baptiste Perronneau
Description
- Jean-Baptiste Perronneau
- Portrait d'une jeune femme coiffée d'une fanchon de gaze rayée
- Signé et daté en haut à droite J.B Perronneau. / 1770
- Pastel sur velin
Provenance
Collection Camille Groult, Paris;
ses descendants;
Leur vente, Paris, Hôtel des Ventes de Drouot, Maître Bellier, 1 juin 1931;
Galerie Cailleux, Paris;
Galerie René Gimpel, Paris;
Spolié au précédent par les Nazis pendant l'occupation (après juin 1940);
Ce tableau est mis en vente suite à la signature d'un accord entre les parties concernées.
Literature
L. Vaillat et P. Ratouls de Limay, J-B Perronneau, Paris et Bruxelles, 1923, pp. 206 et 227;
N. Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p.412 ill.
Catalogue Note
Au XVIIIème siècle, à la suite du grand pastelliste Quentin de La Tour de plus en plus d'artistes travaillèrent au pastel pour cette raison qu'il traduit formidablement bien l'époque et qu'il est plus rapide à travailler à tel point qu'en 1749 l'Académie décide de ne plus recevoir de peintre de pastel, aussi pour sa réception Perronneau devra produire deux toiles à l'huile. Cette décision est prise car le pastel est jugé plus rapide d'exécution et moins savant que la peinture à l'huile mais aussi et surtout parce qu'il est plus éphémère, la fragile poussière colorée ne tient pas aussi bien sur son support que l'huile. Cependant son aspect mat et vaporeux continua à séduire les clients et les artistes. De nombreux chercheurs travaillèrent à trouver des procédés permettant de fixer le pastel. En, 1753 monsieur Loriot trouve un moyen de préparer les supports afin de fixer le pastel. Ses découvertes seront suivies de plusieurs autres à travers l'Europe tout au long du siècle.
Perronneau est sans doute le plus brillant pastelliste français de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Bien qu'on lui connaisse une quarantaine d'œuvres à l'huile, il est considéré, avec le genevois Liotard, comme l'un des grands portraitistes au pastel de son époque. Il a su par un style et une technique propre rendre à merveille les velours, les soieries et les dentelles de son temps mais aussi les taffetas aux reflets changeants, les gazes vaporeux les mousselines. Grâce au pastel, sa technique de prédilection, l'univers poudré des perruques et des visages du XVIIIème siècle nous apparaît dans toute sa réalité.
Le modèle du portrait que nous présentons n'est malheureusement pas identifié mais illustre parfaitement cet univers. On en retrouve une description ancienne dans l'ouvrage de L. Vaillat et P. Ratouis de Limay : Elle est vue de trois quarts, tournée de gauche à droite, regardant de face. Les cheveux sont poudrés. Un nuage de linon s'accrochant au chignon passe sous le cou par-dessus un ruban de soie bleue dont le nœud est fixé par derrière. Elle a les yeux bleu-iris, le nez fin, la lèvre inférieure avançante ; la physionomie est spirituelle, un peu gamine ; son corsage bleu avec une bordure plus foncée et une modestie de dentelle est décolleté en demi-lune.
La signature de ce pastel, sur laquelle nous trouvons les initiales JB précédant le nom Perronneau est assez rare dans l'œuvre du pastelliste. On la retrouve cependant sur d'autres œuvres réalisées à Abbeville et datées de 1770, notamment le portrait de Théophile Van Robais (Los Angeles, J. Paul Getty Museum). Malheureusement ce détail ne suffit pas pour dire que notre modèle est abbevilloise car en 1770 Perronneau voyagea à Orléans, Bordeaux, Lyon et même Amsterdam à la fin de l'année.
Madame Dominique d'Arnoult avait précédemment confirmé l'authenticité de cette oeuvre qui figurera dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de Jean Baptiste Perronneau actuellement en préparation.