PF1230

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Lot 14
  • 14

Edmé-Alexis-Alfred Dehodencq

Estimate
120,000 - 180,000 EUR
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Description

  • Edmé-Alexis-Alfred Dehodencq
  • La sortie du Pacha
  • Signé en bas à droite Alfred Dehodencq
  • Huile sur toile
  • 118 x 89 cm ; 46 1/2 by 35 in
Signé en bas à droite Alfred Dehodencq, 118 x 89 cm

Provenance

Entré dans la collection de Mr Charles Gide avant 1895, où il se trouvait encore en 1910

Exhibited

Salon de la société des artistes français, Paris, 1869, n°666
Salon de la société des peintres orientalistes français, Paris, 1895

Literature

Georges Lafenestre, "L'art voyageur, l'art familier, le Salon de 1869" (12e article) in Le moniteur universel, 27 juin 1869, p.801;
Gabriel Séailles, Alfred Dehodencq, histoire d'un coloriste, Paris, 1885, p.243;
Jules-Antoine Castagnary, Salons (1857-1870), t.1, Paris, 1892;
Gabriel Séailles, Alfred Dehodencq, Paris, 1910, p.197, n°163;
Véronique Prat, Alfred Dehodencq, mémoire de diplôme de l'école du Louvre, 1975-1977, p.465, n°401;
Lynne Thornton, Les orientalistes: peintres voyageurs, ACR Edition, Paris, 1993, p.63 (reproduit)

Condition

This impressive and very rare painting is in overall good condition, and has been successfully relined. Regarding the colours, we can notice that they are slighlty darker than in the catalogue illustration, notably the white of the wall on the right, and the blue which is slightly more green. There is a little vertical scratche near the signature, which is visible in the catalogue illustration. Under UV light, we can observe two horizontal retouches and a few thin retouches on crackles in the white wall. There are also a few small retouches in the architectural background and a very small restoration below and above the feet of man with a white turban on the right. We can mention a few small restorations in the coat of the man standing in the foreground on the left.
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Catalogue Note

Elève de Léon Cogniet à l'école des Beaux-Arts de Paris, Dehodencq débute par des tableaux religieux et des scènes de genre. Après un séjour en Espagne en 1849, l’artiste découvre avec passion le Maroc en 1853, et ne cesse d'y retourner pendant neuf ans. Il exécute alors un nombre considérable d'études, s'attachant aux gestes, aux attitudes, aux costumes et aux décors qu'il rencontre. Celles-ci lui servent à exécuter ses compositions définitives, extrêmement soignées et théâtrales, souvent empreintes de monumentalité. La découverte de la lumière orientale modifie sa palette, qui se charge de couleurs vives et contrastées, propices aux jeux de lumière. Dans le choix de ses sujets, inspirés du quotidien de la vie marocaine, Dehodencq est souvent comparé à Eugène Delacroix, tandis que sa touche fluide et le réalisme de ses représentations le rapprochent du style d’Edouard Manet.

Notre tableau est un jalon important dans l’œuvre de Dehodencq, rassemblant les aspects stylistiques qui ont assuré sa renommée. Cette toile impressionne par sa monumentalité, et la puissance dramatique qui s’en dégage. La composition s’inscrit dans un cadre architectural fermé, seul un élément de ciel bleu et de végétation apparaissant dans l’angle supérieur gauche de la toile. Ce parti pris renforce à la fois la grandeur et la pompe propre à magnifier la sortie du pacha, vers lequel la foule se presse avec respect. Ce type de composition se retrouve dans d’autres œuvres de l’artiste, notamment La justice du Pacha, conservée au musée Salies de Bagnères-de-Bigorre, mais aussi La mariée juive du musée des Beaux-Arts de Lille.

Cette œuvre illustre les grandes qualités de coloriste de Dehodencq. La tonalité dramatique de cette toile réside dans le puissant contraste chromatique entre les couleurs vives des étoffes, et les murs clairs de l'architecture, dans un jeu de lumière particulièrement vif. Les attitudes et le dynamisme des gestes de certains personnages ajoutent à cet esprit théâtral, et contribuent à l’aspect puissant de l’ensemble.

Selon les Archives Nationales (F21 131), notre tableau connut un succès immédiat lors de sa présentation au Salon de 1869. Il apparaît en effet que l’Etat français proposa à Dehodencq d'acquérir le tableau pour 2000Fr, mais l'œuvre ayant été vendue le jour même de l'ouverture du Salon, l'artiste proposa à l’administration Les adieux de Boabdil. Cette dernière toile sera achetée le 19 mai 1869, elle est aujourd’hui conservée au musée d’Orsay.