Lot 35
  • 35

Jacques Majorelle

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Jacques Majorelle
  • Beauté noire
  • Signé et situé en bas à droite J.Majorelle Marrakech

  • Encre, gouache et aquarelle avec rehauts d'or sur papier

  • 76 x 56 cm ; 30 by 22 in

Provenance

Albert Van der Velden, La Mésangère,  Liège (entre 1995 et 1997)

Catalogue Note

Au début des années 1930, Majorelle cherche à se renouveler, tant du point de vue des sujets que de celui de la technique, qui se simplifie et s'enrichit. Lors de son exposition à Rabat au "Pavillon de la Mamounia" en mars 1934, celui que l'on avait appelé le "Peintre des Kasbahs" surprend alors les visiteurs en n'exposant que des tableaux représentant de splendides négresses nues. Cette nouvelle série d'oeuvres est d'un format sensiblement plus grand que celui des Kasbahs de l'Atlas. Les corps d'ébène, de bronze et d'or dégagent, à travers des poses faussement pudiques, une réelle sensualité mais pour Majorelle, ces somptueuses jeunes femmes noires sont surtout des prétextes à peindre des nus. Ils sont la personnification et la concrétisation de ses rêves d'Orient, de "cet Orient irréel que seuls les poètes connaissent et qui rarement s'offre à nos regards". L'artiste est manifestement subjugé par la beauté physique de ses jeunes modèles. Leurs merveilleux corps nus emplissent toutes ses compositions. Chaque nouveau tableau est le prétexte pour les peindre dans des attitudes différentes. Il restera fasciné par la beauté et la sensualité de leurs corps jusqu'à la fin de sa vie et continuera de les peindre tout au long de sa carrière.

Techniquement, Majorelle utilise une matière assez légère pour peindre ses nus, utilisant de grands papiers, parfois teintés, qu'il couvre de couleurs, en les mêlant à des poudres d'or ou d'argent. Dans certains cas, comme dans l'œuvre présentée ici, il privilégie les tonalités noir et or, qui contrastent avec le fond blanc et font ressortir la couleur de la peau.
Si les fonds ne sont souvent qu'à peine esquissés, les personnages en revanche sont peints de façon très soignée et réaliste. Ces jeunes filles ont toujours une grande présence et expriment une joie de vivre intense et naturelle (cf Félix Marcilhac, La vie et l'œuvre de Jacques Majorelle, Paris 1995, pp. 166 à 168).
On retrouve la même jeune fille dans un tableau daté 1948, Les Dattes, Marrakech (reproduit dans l'ouvrage de Félix Marcilhac, La vie et l'oeuvre de Jacques Majorelle, Paris, 1995, p.277).